dimanche 21 février 2010

Dimanche de campagne à Paris

J'aime les dimanche.
Le dimanche, quand je suis dans ma bonne ville de l'Ouest Parisien, je prends le temps pour la mise en route, plus encore que n'importe quel jour.
C'est le jour de la semaine ou l'on prend tranquillement un copieux petit déjeuner, ou l'on passe devant le guichet du loto, son ticket bien au chaud dans le portefeuille, que l'on évite soigneusement de vérifier, afin de faire durer l'espoir du gain maximal, aussi hasardeux que douteux d'un point de vue moral si l'on considère la difficulté que beaucoup d'entre nous ont a boucler le budget péniblement mois après mois.
C'est aussi jour de marché.
Le marché le dimanche, c'est la vie, les rencontres de voisins, de connaissances professionnelles, hors cadre habituel, c'est aussi le plaisir anticipé des bons petits plats que l'on prévoit de se concocter, la rencontre de nos blanches mains de tertiaires avec les produits du terroir, ou la main calleuse du commerçant. Un véritable voyage !
Mais le dimanche quand on est en période électorale c'est aussi et surtout la maîtrise du parcours, l'anticipation des déplacements, la mobilité du regard qui doit pouvoir se détourner au plus vite, tout cela pour éviter de se faire alpaguer par les braves 'croyants' qui soutiennent encore une étiquette ou une personnalité locale, et tentent, tout en vous fourgant un papier qui encombrera votre panier jusqu'à ce qu'il encombre votre poubelle puis la décharge ou l'incinérateur, d'entamer un dialogue qui pourrait déboucher sur ce que vous représentez, en somme : un vote.
Ils sont courageux ces aveugles qui attachent tant d'importance à soutenir leur mouvement, à tenir le pavé auprès de nous qui sommes prêts à prendre notre plaisir dominical, mais qui n'avons aucune, mais vraiment aucune envie d'écouter les âneries partisanes de tous bords.
Alors nous nous organisons pour éviter le maillage serré, à droite, à gauche, au centre et sur les ailes. Notre esprit embrumé s'est immédiatement resaisi devant le danger, et parvenir à la bousculade des allées sans arrêt imposé par un tract dans la figure mobilise toute l'énergie qu'il est possible de déployer en ce jour au ralenti.
Il arrive tout de même parfois que l'on choisisse une réponse préparée à l'avance devant l'obstacle.
'Non merci' est la plus neutre, la plus courante.
'je ne partage pas vos idées' est bien courageux, et peut être dangeureux, bien que très sobre.
'j'ai déjà donné' peut faire très bon effet, si vous arrivez à bien planter le distributeur de tract dans la foulée.
'grrrrmmmmm' en bousculant l'individu est recommandé, surtout si votre solliciteur est malingre et porte des lunettes
'vous croyez encore à ces conneries ?' accompagné d'un regard condescendant mais aussi incrédule vous garantit la paix immédiate, et vous pouvez même rester sur place, et prendre votre temps.
Aujourd'hui, j'ai eu droit à un : 'douze milliards', balancé sans préavis par une militante du PS dont j'ai croisé le regard.
Evidemment j'ai passé mon chemin. Douze milliards ? Quoi douze milliards ? Du marchand de volaille, en passant par le poissonnier, le fleuriste, le 'primeurs', le charcutier et le boucher, c'était ma préoccupation. Douze milliards ?
C'est un argument électoral, ça ? Une accroche valable pour le quidam qui va faire ses achats ? Douze milliards de quoi ? D'euros ? Ca fait combien, douze milliards ?
C'est ça la politique sur les marchés ?
Bon, je vais aller 'checker' mon bulletin de loto....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire