lundi 12 avril 2010

Figuration

Je ne me rappelais pas avoir fait de la figuration dans Starsky et Hutch, heureusement les photos sont là pour rafraichir la mémoire !



Merci Bruno !


vendredi 9 avril 2010

Une efficacité déroutante, voire bloquante

18 heures environ, sur une avenue longeant les Invalides.
Un feu rouge. Quelques voitures sont arrêtées devant moi, en scooter.
Sur ma gauche stationnées, trois camionnettes.
Deux sont siglées gendarmerie nationale, l'une police nationale.
Dans les trois, les banquettes sont bien occupées.
Les fenêtres sont ouvertes, et quelques uns, sur la chaussée, le long de la file de voitures en attente du feu vert, papotent avec leurs collègues assis.
Au carrefour, deux gendarmes se placent devant les voitures, sous les yeux de quatre collègues au coin de la rue St Dominique.
L'on comprend qu'une manoeuvre se prépare, et l'on patiente, même à deux roues, puisque les espaces sont occupés entre la file de voitures et les camionnettes par ceux qui parlent.
Puis les feux se succèdent, la file s'allonge, jusqu'à bloquer le carrefour précédent, puis l'accès à l'esplanade.
Les deux gendarmes chargés de bloquer les voitures font des signes ostensibles d'assentiment, genre 'rodgeur, tout baigne' et évitent de regarder les voitures, mais les signes se multiplient et rien ne bouge !
Heureusement ils ne mâchent pas de chewing gum, et ne portent pas de lunettes de soleil, sans quoi l'on commencerait à craindre sérieusement de se trouver dans un film !!!
Enfin, l'on ne sait pour quelle raison, les camionnettes avancent.
La circulation reprend avec lenteur, mais l'on ne comprend toujours pas l'intérêt qu'il y a eu à faire patienter ces voitures au feu.
Puis 50 mètres plus loin, les trois camionnettes s'arrêtent à nouveau, rebloquent la circulation.
Ah fausse manoeuvre, elles font finalement demi-tour. Elles s'étaient trompées de chemin...
Il fallait tourner à gauche au feu !
Après avoir attendu à nouveau que le demi-tour de chacune soit effectué, avec lenteur, l'on se félicite de l'efficacité de nos fonctionnaires !
Epatant !

vendredi 2 avril 2010

Le shoji et les mains calleuses

Pendant 4 jours, mes mains si délicates (mais ne regardez pas mes lunettes...) ont affronté, vis et clous, marteau et perceuse, échardes et colle.
Mais comme le résultat me plait, malgré ses imperfections !



Petite mais tellement agréable pensée, ainsi que sa suite

Ce matin, j'ai vu mes voisins du dessous, Lauriane et Philippe, s'énerver contre leurs enfants qui tapaient du pied dans les flaques d'eau.
'Tiens, me suis-je dit, voyant leurs adorables frimousses réjouies, les petits des cochons aiment également se mouiller les pieds'
Cela est-il vrai aussi pour les autres animaux ?
De retour à la maison je vérifie de manière scientifique la réponse à cette question.
Après avoir lu avec attention Le Vilain Petit Canard et Babar, je confirme.
Les enfants de tous les animaux aiment se mouiller les pieds, les pattes, les sabots ou les palmes.

PS : mais ? Comment font les pauvres enfants des animaux vivant déjà dans l'eau ?

PS2 : j'ai vu Flipper le Dauphin, et Sauvez Willy, ils n'ont ni pattes, ni pieds, ni jambes, ni rien...

PS3 : ils n'ont pas besoin de flaques puisqu'ils nagent déjà

PSP : ouais mais comment ils font, quand même, les pauvres ?

Wii : au fait, on s'en contrefiche

Petit Robert : les mammifères ont tous des pattes, y compris dauphins et orques, imbécile (nm, se dit d'une personne au raisonnement perfectible), elles sont seulement atrophiées pour permettre un meilleur hydrodynamisme

Johnny Halliday : ah bon ?

Edouard Balladur : je vous demande de vous arrêter !

Bon... d'accord

Le pape, et l'empereur

L'église et ses travers, enfin évoqués par un pape bien somnolent sur le sujet.
En début de semaine, l'on a eu un débat largement relayé par les médias sur le scandale de la pédophilie au sein de l'Eglise.
Certains nous rappellent que les hommes de Dieu sont avant tout des hommes. Comment le leur opposer ?
D'autres les considèrent plus coupables que les civils, en raison de l'abus de confiance dont ils ont fait preuve.
J'ai été surpris d'entendre certains croyants défendre les hommes d'église avec beaucoup de véhémence et de bienveillance. Etat d'esprit naturellement tolérant, ou permissivité exceptionnelle par respect de l'institution ?
Ces mêmes croyants seraient-ils aussi indulgents avec des pédophiles du monde civil ?
Pas sûr.
La question mérite d'être posée, selon moi.
Par ailleurs, y a-t'il une réelle différence entre catholiques, protestants, juifs, musulmans ou bouddhistes sur cet épineux sujet de la pédophilie ?
Ce sujet est il également réparti sur la planète ?
Existe t'il des caractères discriminants nous permettant de zoner géographiquement ces sujets ? Sommes nous plus au courant dans le monde occidental, parce que nous avons le luxe de pouvoir nous pencher sur ces questions ?
Quand l'on n'a rien à se mettre sous la dent, accorde t'on la moindre importance à ce type de violence ?
J'aimerais bien le savoir.
L'on disposerait alors d'éléments pouvant nourrir le débat et les réflexions à mener.

****
Les voeux de LUMP
L'UMP est actuellement dans une position umpossible à tenir. Semblant rentrer dans sa crise d'adolescence, le parti délivre enfin certaines voix, encore trop umperceptibles, s'ériger contre son fondateur, maître et umperator.
Il était temps !
Le resultat umpitoyable des élections régionales alarme finalement toute une génération d'hommes et de femmes politiques bien sages, bien obéissants, pas du tout umpertinents, quand il faudrait l'être.
Cet échec électoral n'est-il pas le fruit de l'umpunité dont semble disposer le président au sein de son parti ?
L'homme à talonnettes umpose son discours, ses positions, mais peut être ferait il preuve de plus de bon sens, d'humilité, si ses camarades de l'UMP ne restaient umpassibles face à son umpérialisme depuis son élection en 2007 ?
Mais l'umposteur umpose ses positions, umprime un rythme effréné à sa volonté de réformes umprobables, d'umprovisations aussi maladroites que dénuées d'umpact réel.
Tout cela laisse une grande umpression de désordre.
On est umpatient de voir la tournure des évènements futurs à l'UMP, redoutant toutefois un umpardonnable et probablement umpopulaire statu quo.
Je suis, umpudemment, de ceux qui souhaitent une umplosion de l'UMP d'ici les prochaines présidentielles, afin de sortir de cette umpasse.
Alors les hommes et femmes de l'UMP, ne soyez pas umpressionnables, et devenez critiques, la situation s'améliorerait alors de manière umparable.
Le changement est maintenant devenu umpératif !

jeudi 1 avril 2010

Vie d'une clé, part two.

Pour une clé, les journées se suivent et se ressemblent...

Posé sur la cheminée, à même le froid contact du marbre, le porte-clés est saisi le matin par la main de la propriétaire.

J'ai attendu ce moment toute la nuit, car, la première, j'entre en action pour fermer la porte.

Descente en ascenseur. Le robot, la grosse clé toute moche et boutonneuse, frémit, s'excite, joue de ses larges épaules, toute tremblante de l'excitation de son entrée en scène.

Je la déteste.

Entrée au parking, nous sommes agressés par le coup de sonnerie stridente, déclenché par un des boutons de la grosse, et qui nous indique que les portes sont déverrouillées.

La grosse bave de plaisir, car le maître déclenche la libération de son extrémité. Quelle brusquerie dans cette érection ! Quelle vulgarité !

Chaque matin subir cette vanité !

D'autant que ce n'est que le début du calvaire...

Le maître, cet odieux personnage, incapable de respecter mon rang, s'assoit, se cale, ferme la portière et acccroche sa ceinture. La grosse est insérée, et le moteur démarre.

Nous sommes là, la naine de la boîte aux lettres, le bouton du parking et moi, suspendues à la grosse, qui elle est confortablement calée, et nous sommes toutes trois ballotées en tous sens, comme de vulgaires colifichets !

Je ne puis éviter les contacts, toujours répugnants, avec les 'sous-clés', boîte aux lettres et bouton de parking. C'est insupportable, d'autant que la grosse gémit de plaisir, se rengorge d'importance, et tel un clébard mal dressé, nous baverait presque dessus, durant les vingt minutes que dure le trajet. Un calvaire vous dis-je.

Enfin, nous arrivons au bureau. pas de clé, heureusement. Une carte permet l'accès à l'agence, au sein de laquelle mon maître aime s'écouter parler tout au long de la journée.
Traversée, toujours dans la main, puis le tiroir est ouvert, et nous voilà posées, inutiles, en vrac dans le noir, au milieu de trombones et autres élastiques - autant dire des intouchables, ceux qui grouillent.

Cela reste mieux que les affreux trajets de voiture, d'autant que la grosse, retournée à l'anonymat, tout comme nous, est maintenant obligée de ravaler sa fierté.

Dans ce tiroir, nous n'avons d'autre activité que de débattre entre nous des mérites et gloires de chacune. Cela pourrait ressembler à un caquetage, tant chacune tente de crier plus fort que les autres, et de couvrir les arguments avancés.

Discussions stériles sur la perte la plus grande pour le maître, si une clé seulement venait à disparaitre.

Le porte-clés, toujours fat et imbu de sa personne (bien à l'image du maître...), finit par calmer tout le monde lors de ces débats incessants pour nous rappeler la bien déshonorante réalité :

IL EST CELUI A NE PAS PERDRE

Comment argumenter devant cette évidence ? Nous voilà bien rabrouées et muettes, tout à coup.

Je me faisais, bien naïvement, une autre idée de mon destin.

Le soir, même cirque à l'envers, sauf que je tiendrai le dernier rôle.

Petite différence, à peine notable, mais que je tiens à préciser, à la fois par honnêteté intellectuelle, et par souci d'exactitude : les autres clés ne sont pas totalement inutiles.

Passage du bouton, donc, à l'entrée de l'immeuble; puis courte et précipitée utilisation de la naine aux dents pointues, qui s'accroche une fois sur deux à sa serrure de boîte aux lettres, refusant de la quitter (et cherchant selon moi à faire son intéressante).

Enfin dans l'ascenseur, je passe un moment au contact de la douce main du maître.
Il est agréable de se sentir un instant seule au monde, utile, préparée à l'action, concentrée sur l'objectif, souhaitant remplir parfaitement sa mission.

Gare toutefois à la déjection nasale que le maître oublie parfois à l'extrémité de ses doigts, après quelques feux rouges lors du trajet de retour à la maison...

Puis les retrouvailles avec ma serrure, ma moitié, ma soeur jumelle, ou plus exactement mon fourreau parfait, mon négatif.
Une véritable jouissance. Trop éphémère chaque fois.

Quelle perfection que nos deux corps se rencontrant, se glissant l'un contre l'autre, se rejoignant parfaitement pour permettre l'ouverture.
Même le son en est parfait. Un léger glissement de métal, puis une sorte de déclic, le calage. La rotation, énorme sensation de puissance, le claquement bref et massif de l'acier libérant l'acier.

Dernier quart, ouverture de la porte, un ressort nous redirige dans l'axe parfait.

Je quitte mon fourreau, encore tremblante et à regrets, puis, dans la plupart des cas, suis posée, - de temps en temps jetée - avec l'ensemble sur le tableau de la cheminée.

Bonne à rien, inutile jusqu'à demain matin.

Vie d'une clé, part one.

Ca y est !
C'est le grand jour !
Ramon Ramirez, en charge du stock aux Etablissements Fiché, Fiché et fils, m'a tirée de mon rack, et emportée à l'atelier, posée sur un établi, en compagnie de mon double.
Dans quelques minutes, je vais être gravée, personnalisée, devenir unique (mais en double...).

Enfin sortir de l'anonymat, être affectée à MA serrure, et rentrer dans le monde par la grande porte, tout du moins sa serrure.
Cette serrure sera le point d'entrée d'un blindage inviolable. Seule moi (et mon double...) serai en mesure de violer cette serrure, faire capituler ce blindage.
Une carte, unique elle aussi, sera gravée et confiée à notre propriétaire, certificat d'authenticité, garantie du fabricant, et seul possibilité de me cloner.

Comme je suis excitée. Comme je suis fière. Jouer enfin le rôle de ma vie. Faire mon entrée, forcément spectaculaire compte tenu de mon importance, dans le monde extérieur.


****
Ca y est.
Je suis testée et ajustée sur une porte en bois, massive et lourde, rassurante avec son blindage, et sa serrure des établissements Fiché, Fiché et fils.
Je passe enfin dans la main de mon propriétaire, Nicholson, écrivain médiocre et personnage d'arrière plan, dont la principale qualité est d'être mon maître.

Il me glisse dans un porte-clés (fort beau et taiseux, ce doit être une tactique pour nous séduire, nous les clés).
Horreur ! Je ne suis pas seule ! Il y a d'autres clés avec moi ! Je pensais, compte tenu de mon importance, de mon caractère unique disposer d'une place de choix.

Me voilà ballotée et secouée par d'autres clés dont le contact m'est vraiment pénible.

Le goujat !

Je pensais que mes gravures circulaires, de profondeurs diverses et se recoupant les unes les autres, fruit de la sueur et de l'inventivité de plusieurs générations d'artisans-compagnons me réserveraient un sort plus....personnalisé.

Si mes concepteurs savaient cela...vulgairement coincée entre d'autres clés, de moindre importance, forcément. Des générations de Fiché, personnages rougeauds, bourrus, amoureux de leurs serrures et ferronneries, et indifférents à l'humanité, se retourneraient dans leurs tombe.

Surmontant ma répugnance, et déjà résignée à l'idée de devoir cohabiter, je détaille mes consoeurs et rivales, sous le regard moqueur et condescendant du porte-clés.

Elles sont au nombre de trois :

La première, minuscule et peu digne d'intérêt, au look de mini-scie, doit être la clé de la boîte aux lettres, protection imaginaire, totalement inoffensive et insignifiante. Risible.

La seconde est plus épaisse, mais ses armes se cachent sous une coque plastique boutonneuse, et dispose d'une diode clignotante. Affreusement laid mais terriblement inquiétant !
Elle semble arrogante et dominante. S'en méfier.

la troisième est circulaire et enflée, comme un bouton. Elle ne compte aucune marque distinctive, et doit être ce genre de nouvelles clés à distance, communes, partagées par tous, et donc fort peu prestigieuses.

Non, vraiment, se méfier de R2D2, la clé à lumière.