dimanche 20 février 2011

La force des faibles : la puissance de la communication

En juin 1989, j'avais eu comme sujet de philosophie au baccalauréat (série B) le thème suivant :
La force des faibles.

Mes connaissances en philosophie étaient minces et j'obtins une mauvaise note à l'écrit, finalement compensée par une bonne note à l'oral.
L'actualité de ces derniers mois dans le bassin méditerrannéen, d'abord, et depuis cette semaine même à Manama, capitale du sultanat de Barheïn, me remémore cette composition de philo, et notamment un des exemples que j'avais utilisé pour souligner mon propos.

J'avais alors évoqué la 1ère intifada du peuple palestinien pour justifier la force et la violence de ceux qui n'ont rien envers leurs oppresseurs. Le cas palestinien est bien complexe, et avec le recul dont je dispose aujourd'hui, peut-être n'aurais pas utilisé cet exemple.

Cependant, n'est ce pas la force des faibles qui stimule aujourd'hui les populations arabes, en Tunisie, en Egypte puis en Algérie et en Lybie, au Maroc (contrairement à ce que je pensais la semaine dernière encore...), et même au très policé Sultanat de Bahreïn ?

N'est ce pas le fossé des inégalités qui stimule des peuples bridés de leur libre pensée, pas forcément totalement misérables, mais sûrement privés de droit fondamentaux, et laissés pour compte dans le fonctionnement de ces pays ?

N'est ce pas la force des faibles, ce souffle qui semble renverser tout sur son passage, qui est la cause de ces bouleversements, de cet embrasement qui se généralise ?

Les moyens de communication sur-développés permettent aujourd'hui la (plus) libre circulation de l'information, et empêchent ceux qui nous gouvernent de diviser pour mieux asseoir leur main-mise sur un peuple, un pays, une économie.

Internet, télés, radio sont un vecteur important de ces mouvements, et finissent par servir les faibles, allant contre l'intérêt individuel de ceux qui 'tiennent' ces médias.

La communication est devenue aujourd'hui un support décisif pour les 'faibles', qui suscitent désormais l'adhésion et le respect de toute la planète.

Les moyens de communication dont nous disposons empêchent ceux qui ont intérêt à étouffer l'information de l'utiliser à leur guise, au service de leurs intérêts personnels.
La première réaction de ces régimes dominants a d'ailleurs été de tenter de maitriser, voir d'interdire toute communication.
Heureusement, ce qui est possible avec un directeur de télévision à la botte des puissants est impossible avec la toile et les gouvernants sont maintenant exposés au regard critique, et devront impérativement et systématiquement prendre en compte cette donnée dans leur gestion de crise, leur communication, et leur manière de gouverner.

Oui, en cela le 'net' est une magnifique force, exploitable par tous, forts comme faibles, ces derniers ayant désormais d'autant plus de force qu'ils seront nombreux.

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